« La Répétition/Die Wiederholung » Du 9 au 11 Septembre 2013

Séminaire de recherche du Centre Allemand d’Histoire de l’Art (DFK) et de l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne.

Direction : Andreas Beyer (DFK)/Etienne Jollet (Université de Paris I Panthéon-Sorbonne)

Coordination scientifique : Markus Rath (DFK)

Dans le cadre du sujet annuel « Répétition » du Centre allemand d’histoire de l’art (DFK), sous la direction d’Andreas Beyer (DFK) et Etienne Jollet (Université de Paris I Panthéon-Sorbonne), les boursiers de ces deux institutions sont invités à traiter l’idée de ‘répétition’ dans toute la variété des approches qu’elle peut initier. A la fondation Hartung-Bergman, les chercheurs trouveront le cadre idéal pour le sujet choisi : l’ œuvre de Hans Hartung est dominée par le jeu entre répétition et variation, et la visite de l’atelier du peintre sera le point de départ  – et de référence – de ce séminaire.

Répétition/Wiederholung

La notion de « répétition » doit être entendue de manière large, dans la variété des modes selon lesquels le même et l’autre (mais aussi l’identique et le différent, le semblable et le dissemblable, l’original et la copie, l’originel et le subséquent) s’articulent dans les arts visuels. L’on propose trois grands axes susceptibles d’accueillir les propositions :

Le premier est d’ordre ontologique : il correspond aux travaux portant sur certains aspects fondamentaux de la création. Ainsi la réflexion sur la dimension centrale pour les arts, notamment en Occident, qu’est l’imitation : de la nature (et de celle-ci en tant que processus répétitif  d’effectuation des lois qui la régissent) ; des maîtres ; des modèles, ainsi que des valeurs opposées : l’affirmation de la différence ; les questions de la « nouveauté », de l’ « originalité ».Une deuxième perspective pourrait être l’inscription de la répétition dans le processus social de création : son rôle dans l’apprentissage ; dans la distinction entre art, artisanat, technologie ; dans la réflexion sur l’œuvre reproductible ou non (la reproduction par la gravure ; par la copie ; les « tirages » ; les œuvres « autographes » et « allographes » selon N. Goodman). La troisième dimension pourrait être la thématisation de la répétition : l’esthétique du minimal ; la question de la répétition stérile (mythe de Sisyphe, tombeau des Danaïdes ; art et mélancolie ; art et compulsion) ; de la répétition fertile (« wieder-holen » ou « ré-pétition » signifiant l’un et l’autre « aller chercher à nouveau ») : variations, adaptations, traductions.

Le deuxième volet concerne la répétition dans ses rapports à la spatialité. Sont bienvenus les projets sur la question de la mesure (la plus petite unité répétée, définissant l’ensemble – ainsi la symmetria en architecture, la commensurabilité), dont on sait l’importance en Occident ; la réflexion sur l’ornemental et le décoratif et les questions de psychophysiologie de la perception qui leur sont associées ; la répétition dans l’œuvre : les logiques d’ accumulation et de variation (copia et varietas) ; l’œuvre multiple ; les séries ; les variantes ; les phénomènes de diffusion (via les divers types de copies, de la gravure à la « mise en ligne ») ; la circulation des artistes et le rapport entre institutions similaires (ainsi entre académies, ateliers, écoles) ; la circulation des modèles ; la duplication des archétypes (les « Versailles » en Europe) et la multiplication du même (la logique de la « chaîne » commerciale) ; le rapport à la propagande et aux mass-medias ; la répétition incontrôlée (la saturation d’informations) ; mondialisation et standardisation.

Le troisième porte sur répétition et temporalité – ou temporalités. Celle du monde tout d’abord, au travers de l’étude des conceptions du devenir historique, avec l’opposition majeure entre modèles linéaire et cyclique. Celle de la société ensuite : étude des rituels, des cérémonies, des traditions ; du temps mesuré ; la « répétition » comme préparation avant l’exécution. Celle de l’homme, dans son rapport à l’œuvre : la question centrale de l’aperception du rythme, articulation, dans les arts visuels, de l’espace et du temps ; les effets psychophysiologiques – ainsi le « déjà vu ». Enfin, celle de l’œuvre elle-même: la manière dont les « répétitions », les ricordi, les reproductions troublent et enrichissent le rapport entre production et réception ; la question d’une historicité de l’œuvre d’art ; le problème de l’anachronisme ; l’évolution et le retour du même (la « pathosformel ») ; la réflexion sur l’historicité de l’art – la répétition comme défi à l’ « histoire de l’art ».

Liste des interventions:

Sébastien Bontemps : Répétition et variation. Le trophée d’église dans l’architecture religieuse en Italie, en France et en Allemagne (XVIe – XIXe siècles)

Stefano de Bosio : Entre répétition et variation. L’image spéculaire au XVIIIe siècle: enjeux théoriques et pratiques

Lauren Cannady: Owing to Nature and Art: The Garden Landscape and the French Interior

Grace Chung: L’ Ébéniste Bernard van Riesenburgh

Karsten Heck: Diagramme der Stilgeschichte. Elemente einer Stilgeschichte der Diagramme

Noémi Joly: ZERO et le devenir immatériel de l’art (1958-1968)

Clément Layet: Répétition des morts de l’art

Pierre Pinchon : Formes symbolistes de la répétition dans l’oeuvre de Gustave Moreau

Johannes Schwabe: Selektieren, Imitieren, Kompilieren. Nachahmungspraxis und akademisches Selbstverständnis an der Académie royale im 17.Jh.

Merel van Tilburg: Modernism and the carpet paradigm

Valentine Toutain-Quittilier : Citation, déformation et métamorphose de l’image gravée

Aaron Wile: Charles de La Fosse: Painting, Authority and Experience at the Twilight of the Grand Siècle, 1680-1715

Katarina Wloszczynska: Die Kunst des Remakes

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