« Beau Geste : Hans Hartung, peintre et légionnaire »
Du 16 avril au 28 août 2016
Musée de la Légion Etrangère et Centre d’Art les Pénitents Noirs / Aubagne
« Nul n’est mieux placé que Hans Hartung, peintre et légionnaire, pour incarner désormais le ‘beau geste’ ». Pierre Assouline
Désireux de combattre le nazisme, Hans Hartung s’engage deux fois dans la Légion étrangère, en 1940 et 1944, et en paie un lourd tribut: il participe au débarquement de Provence et, lors de la bataille de Belfort, il est blessé en allant secourir, comme brancardier, un soldat tombé sur le champ de bataille. Lourdement atteint, il subit une double amputation de la jambe droite. Cet épisode de guerre et cette blessure marqueront profondément l’artiste, en modifiant notamment son rapport à la pratique picturale : peindre sera aussi désormais un acte de surpassement du handicap. C’est cette idée de la peinture comme geste libérateur qui marque l’œuvre ultime de Hartung. Durant l’année 1989, alors qu’il est âgé de 85 ans et physiquement diminué, il produit, grâce à un dispositif adapté, de nombreuses toiles souvent de grand format. La légèreté du geste vient comme un contrepoint à l’empêchement du corps.
La période de guerre et la blessure au front en écho à l’œuvre ultime de Hartung : tel est le propos de cette double exposition réalisée sous l’égide de Fabrice Hergott, directeur du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Les pièces datées de 1939 à 1945 présentées au Musée de la Légion étrangère rappellent que, malgré les tourments de l’artiste, sa production se poursuit ; elle témoigne d’ailleurs d’innovations stylistiques étonnantes et marque, in fine, un moment décisif dans l’évolution de son œuvre. Cette production « de guerre » fait donc le lien entre celle des années 1930 et la période dite « de maturité », qui débute dans les années 1950 et inaugure plusieurs décennies d’expérimentations artistiques qui culminent avec l’œuvre ultime de 1989. C’est précisément ce surpassement final du handicap par la peinture qui est le thème central du second volet de l’exposition, « Les sublimations du Sud » : le Centre d’Art Les Pénitents Noirs donne à voir une sélection de toiles représentant la quasi-totalité de quatre « journées de travail » du mois de juillet 1989, production solaire d’un peintre vieillissant, réalisée quelques mois à peine avant son décès, survenu à Antibes le 7 décembre 1989.
A l’occasion de cette exposition, la Fondation Hartung-Bergman s’est associée à Gallimard pour éditer un catalogue qui, en plus de reproduire les 61 œuvres de la collection de la Fondation exposées à Aubagne, constitue un ouvrage de référence sur Hartung et l’expérience de la guerre. Pierre Assouline a participé à ce livre, en proposant un texte évoquant notamment la mythologie légionnaire et son influence dans la culture populaire – rappelant ainsi que le titre « Beau Geste » est un clin d’œil au film mythique des années 1930, avec Gary Cooper en légionnaire. Outre un texte du commissaire Fabrice Hergott, l’ouvrage rassemble également une interview inédite de Hartung par Laurence Bertrand Dorléac, un texte de Pierre Wat sur l’œuvre ultime de 1989 et un texte d’Alexis Neviaski, historien spécialiste de la question des allemands dans la Légion.
L’exposition « Beau Geste : Hans Hartung, peintre et légionnaire » est le fruit d’une collaboration entre la Fondation Hartung-Bergman, le Musée de la Légion étrangère et la Ville d’Aubagne, qui abrite le quartier général de ce corps d’armée depuis 1962.
Musée de la Légion Etrangère
Chemin de la Thuilière
13400 Aubagne
Centre d’Art les Pénitents Noirs
Les aires Saint-Michel
13400 Aubagne
Beau Geste: Hans Hartung, Peintre et Légionnaire
Gallimard/Fondation Hartung-Bergman
ISBN 978-2-07-017873-5
29 €
160 pages
Parution le 15 avril 2016