« L’Atelier du Geste », Sao Paulo, Rétrospective Hartung au CCBB / Du 7 novembre 2014 au 12 janvier 2015

« Oficina Do Gesto » – « L’Atelier du Geste »

Du 7 novembre 2014 au 12 janvier 2015

Au CCBB de Sao Paulo – Centro Cultural Banco do Brasil

Oficina do gesto est la première exposition monographique d’Hartung au Brésil. Elle présente au CCBB du 7 novembre 2014 au 12 janvier 2015 un ensemble de 160 pièces produites par Hans Hartung de 1922 à 1989 sous l’angle du geste, c’est-à-dire le geste comme acte de peindre. Toute sa vie durant, l’artiste expérimenta des techniques variées (peinture, gravure..), de nouveaux supports et outils (grattoir, spray…) afin de chaque fois renouveler ses propres capacités d’expression. L’atelier fonctionne comme un studio d’enregistrement où les dispositifs techniques se mettent en place : le geste est mémorisé, inscrit, gravé. Comme dans un laboratoire, l’artiste élabore des méthodes de travail, qu’il peut reprendre, initialiser à titre expérimental ou continuer de développer. L’acte de peindre chez Hartung se fonde sur une expérience définie dans le temps. L’œuvre naît du conflit entre l’acte de l’artiste – qui recherche un trait, un rendu précis – et la matière résistante mais elle est aussi fruit d’un effort constant pour maîtriser, explorer, diversifier le geste, cet entre-deux entre l’émotion (le désir) et la surface matérielle de la toile.

L’exposition ouvre sur la présentation de l’artiste au travail (vidéos). A l’étage, sont montrées les œuvres des années trente, au moment où se met en place un vocabulaire autour de la ligne et du tracé. Hartung adopte alors un nouveau système : celui de la mise au carreau. A partir d’un dessin réalisé spontanément, il le reproduit à plus grande échelle en peinture. Il fait cela dès les années trente et reprend cette méthode  après-guerre au moment où son travail commence à être exposé dans les galeries parisiennes. Dans certains cas, le dessin a été exécuté avant-guerre et la toile date elle, de 1946, comme si la guerre finalement n’avait pas existé. Or, cette guerre est déterminante dans son oeuvre : il y perd une jambe au combat dans la Légion Etrangère. Il doit trouver dès 1945 de nouvelles habitudes dans sa manière de peindre, d’utiliser le pinceau, de déplacer la main et le corps tout entier face à la toile . En cela, la guerre constitue bel et bien le point de départ d’une recherche picturale liée précisément au geste chez Hartung.

L’artiste s’efforce ensuite de réaliser un « geste juste » dans les années suivantes. De 1960 à 1969, il procède par grattage, par soustraction de peinture sur la toile. Dans les années soixante-dix, le geste gagne en rapidité, en force, grâce à l’utilisation d’outils multiples : rouleaux, râteaux, multi-pinceaux… Le signe est désormais plus graphique avec des lignes, des stries, des rayures… Vers 1978, il continue d’expérimenter en créant ses propres pinceaux à partir de branches de genêt qu’il applique directement sur la toile. Le 4ème niveau rassemble ses dernières œuvres, exécutées dans son atelier à Antibes. Désormais ce qui l’intéresse, ce sont les couleurs, la vitesse d’exécution, la possibilité de peindre sans idée ou système au préalable, juste par plaisir de laisser le geste se faire sans contact direct avec la toile. La peinture est directement pulvérisée sur de grands formats. Le geste renvoie à ses débuts dans les années vingt, quand il réalisait ses taches de couleur à l’aquarelle dans ses carnets. Passé les doutes, les hésitations, les nécessités professionnelles et commerciales, Hartung peint désormais avec une grande liberté, entouré de son équipe d’assistants. Vivant alors en repli, dans une sorte d’intimité artistique (là aussi comme en 1922), il fera preuve jusqu’à la fin de sa vie d’une grande inventivité : du geste libre, authentiquement libre ou faussement spontané, au geste juste pour finir avec le geste purement expressif. La salle en sous-sol manifeste ces changements évolutifs en proposant une vue rétrospective et chronologique du travail de gravure mené par Hartung tout au long de sa vie.

Lien vers le CCBB : http://culturabancodobrasil.com.br/portal/hans-hartung-oficina-gesto/

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