« The New School of Paris through its Pioneering Women » (1945-1964)
Du 13 avril au 23 mai 2024, la Fondation Hartung-Bergman est fière et heureuse d’organiser avec la galerie Perrotin de New York, et en collaboration avec les Archives de la critique d’art et la Fondation Gandur, une grande exposition consacrée à la Nouvelle école de Paris : « The New school of Paris through its pioneering women ».
Cette exposition raconte trois histoires qui ont été oubliées, et même invisibilisées depuis longtemps. Elle raconte un moment plutôt qu’un mouvement : celui de la « Nouvelle école de Paris ». Il s’agit, entre 1945 et 1964, d’un regroupement cosmopolite et d’une dynamique de peintres de tendance abstraite, que celle-ci soit dite « lyrique », « tachiste », « calligraphique », « gestuelle », « chaude » ou « froide ». Parmi eux, Gérard Schneider, Serge Poliakoff, Hans Hartung, Maria Helena Vieira da Silva, Anna-Eva Bergman, Wols, Pierre Soulages, Terry Haass, Zao Wou-Ki, Georges Mathieu, Geneviève Asse. Elle explore aussi, comme dans un halo lumineux dont la capitale française serait le centre, un faisceau de galeristes et de critiques femmes qui ont su les regarder et les promouvoir, avec une qualité visionnaire absolument remarquables. Malgré les pénuries d’archives, de traces, de documents, cette exposition relève le défi de leur redonner une présence. Parmi les galeristes, citons, dans la foulée de Jeanne Bucher morte en 1946, la « papesse » de l’abstrait Denise René, la « sous-papesse » Lydia Conti, Colette Allendy, Nina Dausset, Florence Bank, Iris Clert, Myriam Prévot et bien d’autres. On doit leur ajouter dans le champ de la critique Madeleine Rousseau, Odile Degand, Suzanne Tenand, Claude-Hélène Sibert, Dominique Aubier, Jeanine Warnod… Enfin, last but not least, aux Etats-Unis, ce sont également des femmes qui ont cru à cette Nouvelle école de Paris : Betty Parsons à New York, qui eut l’audace dès 1949 de montrer Soulages, Hartung et Schneider, et Peggy Guggenheim qui a collectionné et valorisé cette génération.
Cette exposition souligne enfin le basculement d’influence culturelle de Paris vers New York lors de la fameuse biennale de Venise de 1964, et explique en ce sens comment, par ce changement, s’est opérée non seulement l’invisibilisation des artistes cités plus haut mais, simultanément, celle des actrices – femmes critiques et galeristes – qui avaient cru en eux et avaient travaillé intellectuellement et socialement à leur reconnaissance.
La Fondation Hartung-Bergman a le plaisir de prêter certaines de ses pièces historiques pour cet événement, parmi lesquels T1945-1 et T1945-26 de Hans Hartung, N°13-1956 Gong et N°14-1956 Le grand nord d’Anna-Eva Bergman, ainsi que des archives de tout premier ordre : carnets, photographies, coupures de presse.
Commissariat : Thomas Schlesser
Œuvre : Maria Helena Vieira Da Silva, Paris, la nuit, 1951, huile sur toile, 54 x 73 cm