Ouverture de la rétrospective « Hans Hartung – La fabrique du geste » au Musée d’art moderne de Paris.

Cette fois-ci, ça y est : Hans Hartung bénéficie de sa première grande rétrospective parisienne depuis cinquante ans. À l’époque, l’inauguration se déroula en présence d’André Malraux. De Gaulle était encore président. Aujourd’hui, dans un Musée d’art moderne de Paris flambant neuf, sur 1400 mètres carrés d’espace, cette « Fabrique du geste » – titre qui fait naturellement allusion aux qualités et à l’inventivité gestuelles de l’artiste – se déploient environ 350 œuvres. Des tableaux bien sûr, mais aussi les dessins, les photographies, les estampes, les céramiques, la sculpture de Hartung : c’est colossal et vivant… On doit le commissariat de l’exposition à Odile Burluraux, avec la complicité de Julie Sissia. La scénographie est signée Cécile Degos. Si l’on ajoute la supervision du directeur de l’établissement Fabrice Hergott, on voit combien cette histoire est une histoire de fidélité, car tous ces camarades de la Fondation avaient déjà travaillé sur Hartung par le passé.

Évidemment, l’équipe de la Fondation s’est aussi beaucoup impliquée dans cette rétrospective pour fournir des idées, des œuvres en parfait état de conservation et des masses d’archives. On insiste là-dessus : l’exposition doit permettre de mesurer aussi le parcours d’un homme dans son siècle, ses réseaux d’amitié, de Grohmann à Soulages, de Césaire à Rothko, les épreuves de son existence, et ses joies aussi. Anna-Eva Bergman est là, en filigrane, tout au long de ce destin hors-norme.

Il en va d’une exposition comme de toute œuvre intellectuelle etculturelle : ses producteurs savent à peu près ce qu’ils y mettentmais ignorent ce qu’il en émanera. « La fabrique du geste » appartient au public, à tous les publics et si Hartung se dessine en ce moment-même comme un artiste d’une importance fondamentale, c’est autant par le biais de sa réception par les foules qui le verront que par celui des spécialistes qui le présentent et le commentent. En d’autres termes, Hartung, offert selon un certain nombre de points de vue au fil du catalogue et dans les salles du MAM, sortira métamorphosé par tous les regards posés sur lui. On les espère nombreux, curieux, personnels, bienveillants, critiques, enflammés, excédés. On les espère passionnés et sans compromis.

Thomas Schlesser, directeur de la Fondation Hartung-Bergman

« Hans Hartung – La fabrique du geste »
Jusqu’au 1er mars 2020
Musée d’art moderne de Paris
11 avenue du Président Wilson
75116 Paris
Plus d’informations en cliquant ici.

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