Edgard Varèse, les harmonies inattendues
Dans une lettre à Denys Sutton de 1948, Pierre Soulages raconte au sujet de Hans Hartung : « Un trait marquant de son caractère est l’amour de la musique. Son poste de radio est toujours en marche. Quand il vient me voir, il ne peut s’empêcher de faire passer ses disques préférés. » Ceux de Varèse en font partie. Sa pièce Ionisation (1929-1931) est généralement considérée comme la première oeuvre orchestrale occidentale uniquement pour percussions et une exploration de la texture sonore pure. Notons cependant que Hartung ne diffuse jamais de Varèse quand il peint, car il le place sur la liste des compositeurs « trop accaparants, trop envahissants pour pouvoir travailler en les écoutant, ceux dont la musique [l’]oblige trop à les écouter, à suivre des harmonies souvent inattendues. »
Edgard Varèse, unexpected harmonies
In a 1948 letter to Denys Sutton, Pierre Soulages said of Hans Hartung: “A key feature of his character is his love of music. His radio is always on. When he comes to see me, he can’t help playing his favourite records”. Albums of Varèse were among these. His piece Ionisation (1929–1931) is generally considered to be the first Western orchestral work for percussion alone and an exploration of the pure texture of sound. It should be noted, however, that Hartung never played Varèse while he painted, for he placed him on the list of composers who were “too demanding, too invasive to be able to work while listening to them, those whose music makes [him] listen to them too much, following often unexpected harmonies”.