L’accrochage dans l’atelier d’Anna-Eva Bergman propose une préfiguration de l’exposition « Anna-Eva Bergman du Nord au Sud, Rythmes » qui aura lieu au centre d’art Bombas-Gens de Valencia, en Espagne, du 14 novembre 2018 au 5 mai 2019.
Les liens entre Anna-Eva Bergman et l’Espagne se tissent dès 1933, alors qu’elle s’installe pour un an à Minorque avec Hans Hartung. Mais c’est surtout leur voyage en Andalousie en 1962, au cours duquel ils achètent un terrain à Carboneras, qui sera particulièrement déterminant pour sa peinture. C’est là qu’elle développe ses premiers horizons, motif qu’elle reprendra par la suite au contact des paysages norvégiens. Le dialogue permanent entre le Nord et le Sud dans l’œuvre de Bergman est l’objet de cette exposition : l’aspect désertique et la luminosité des paysages les rapprochent, tandis que les couleurs les distinguent. Les photographies prises par le couple au cours de leurs voyages, associées aux carnets de Bergman exposés dans les vitrines permettent de voir les points de convergence formels entre la Norvège et l’Espagne. Ainsi du motif des pierres, premier vocabulaire de formes qu’elle développe dès 1951 au cours de son voyage à Citadelløya en Norvège, sous le nom « Fragments d’une île en Norvège » et qu’elle reprend en 1970 après son voyage d’un mois à travers l’Espagne dans la série des « Pierres de Castille ». De la pierre découle également le motif du mur qu’elle décline dans toutes les techniques : peinture, papier, estampe et céramique. L’emploi des feuilles de métal lui permet notamment de jouer sur la forme géométrique et les vides pour construire le motif du mur, mais aussi de manière plus systématique pour rythmer la toile.
La notion de rythme est essentielle chez Bergman, qui le considère comme l’élément structurant de la peinture. C’est au cours de ses voyages en Espagne et en Norvège qu’elle développe cette pensée et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Techniquement, l’emploi du modeling paste et des feuilles métalliques lui permet, par la matière, les formes, lignes et couleurs qu’ils créent, de construire le rythme de l’œuvre. L’accrochage présente le Feu et le Grand Océan, grands formats caractéristiques de ces effets de matière, qui prennent toute leur envergure par les jeux de lumière si spécifiques de l’atelier de Bergman. Le rythme est aussi sujet de l’œuvre. L’exposition présente des peintures pensées selon le rythme des quatre éléments : terre, air, eau et feu. Traités à la fois en regard des paysages du Nord et du Sud, ils confèrent aux œuvres une vision intemporelle des panoramas admirés par Bergman il y a plus de soixante ans.
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