Séminaire « arts et sociétés » : « les choses » du 7 au 9 août 2017

WORKSHOP ARTS & SOCIÉTÉS, SCIENCES PO

Laurence Bertrand Dorléac

Centre d’histoire

FONDATION HARTUNG BERGMAN

7-9 août 2017

LES CHOSES

POURQUOI REVENIR AUX CHOSES ?

Les artistes sont parmi les premiers à prendre au sérieux les choses, non pas comme avant tout inférieures, mais douées de charme, de sens et de facultés propres à donner matière à penser, à croire, à rêver. En les abandonnant à leur circulation, ils ont confié aux collectionneurs et aux musées le soin de classer leurs représentations. Or, il n’y a pas de « sujet » plus déstabilisant que les choses, qui ne vienne plus efficacement mettre en cause les catégories les plus assurées.

C’est aussi le constat des sciences humaines et sociales qui ont depuis longtemps considéré ces choses comme des objets complexes, dignes de «biographies» (Igor Kopytoff, Alfred Gell), qui ne se distinguent pas aussi facilement que cela des agents humains. Bruno Latour a largement contribué à imposer les « choses comme des faits sociaux », puissamment actives. Et comment ne pas voir leurs interactions dans la vie des gens, dans Playtime de Jacques Tati (1967), par exemple ?

Il s’agira d’étudier la portée des choses dans les représentations de toutes sortes (natures mortes ou non), fabriquées à l’aide de toutes les techniques, à toutes les époques. Moins pour nous détacher avec mépris de la matérialité que pour reconnaître ce qui, dans la culture matérielle, assure les pratiques mais aussi les savoirs et les croyances, l’aliénation ou la liberté. À cet égard, elles ont largement autant participé de l’oppression que de l’invention du quotidien (Michel de Certeau).

Prudence BIDET

Les albums féministes de Yoko Ono : des « choses » ambivalentes, politiques et conceptuelles

Yoko Ono est une artiste prolixe, ses œuvres matérielles sont nombreuses (peintures, sculptures, poèmes, performances, installations, partitions…) et son rapport aux choses est tour à tour conceptuel, affectif, militant ou biographique. Mon intervention dans le cadre de ce workshop a pour objectif de présenter les choses les plus populaires produites par Ono et, paradoxalement, les moins étudiées : ses premiers albums solos. Objets multidisciplinaires et ponts entre son travail sonore, ses œuvres visuelles et sa création littéraire, ils synthétisent les enjeux récurrents dans le travail de l’artiste à travers différents niveaux de lectures. L’idée est de les éplucher pour en extraire la densité esthétique et philosophique, et révéler la pensée politique, poétique et humaniste qui sous-tend l’ensemble des réalisations de Ono. Dans l’ordre, ces albums vont ainsi être pensés comme des autoportraits, comme des manifestes esthétiques et politiques et comme des miroirs qui reflètent l’image et le corps de l’artiste.

Prudence Bidet est étudiante-chercheuse en Histoire de l’Art-Musicologie. Après avoir suivi une licence de Musicologie (Université Catholique de l’Ouest – Angers) et  une formation classique en percussions au Conservatoire (CRR – Angers), elle fait une licence d’Histoire de l’Art (Paris I) et s’intéresse depuis à la création multidisciplinaire. L’objet principal de ses recherches est pour l’instant le corps de l’artiste femme, à la fois créateur et création, outil et réalisation. Son mémoire de M1 avait pour sujet l’utilisation du travestissement dans les performances féministes et se voulait une analyse du  travail de Diane Torr, danseuse dont le workshop artistiqueMan for a Day est à l’origine du mouvement drag king né au début des années 1990. Son mémoire de M2, réalisé cette année, traitait aussi de la réutilisation des stéréotypes de genre et de la culture populaire occidentale ; il avait pour objet la mise en scène du corps sonore et militant dans les albums féministes de Yoko Ono. Ces derniers sont des objets multimédias dont la forme comme le contenu sont explicitement féministes, et dans lequel l’artiste réinvente son personnage médiatique. Polysémiques, ils sont aussi une autre matérialisation des nombreuses préoccupations politiques, esthétiques et philosophiques qui parcourent ses œuvres plastiques et littéraires.

Charlotte FOUCHER ZARMANIAN

Réfléchir aux « choses ethnographiques » avec Agnès Humbert et Suzanne Tardieu, deux femmes au musée national des arts et traditions populaires

Réinscrire la part des femmes dans l’histoire de l’art et l’histoire des musées est bien sûr une vaste entreprise qui invite également à réfléchir à une possible spécificité féminine de penser l’art et ses « choses ».

Créé en 1937, le musée national des arts et traditions populaires (MNATP) inaugure un vaste chantier de renouvellement des conceptions muséales et muséographiques. Ce chantier est voué tout entier au rassemblement, à la conservation, et à la mise en valeur de collections ethnographiques relatives au domaine français, « dans ses aspects les moins officiels, les plus populaires, les plus quotidiens » comme le rappelle Florence Weber. Dans l’ombre de Georges-Henri Rivière, André Varagnac ou encore Louis Dumont, deux historiennes de l’art notamment, Agnès Humbert et Suzanne Tardieu, y prennent part – Humbert dès 1936, Tardieu en 1940. Il me semble que leur parcours et leurs actions peuvent être emblématiques de ce que Bernadette Dufrêne suggérait en 2014 : engager une réflexion sur ce que les patrimoines moins en vue, moins considérés, doivent à l’action des femmes[1].

Par une analyse comparée des parcours d’Agnès Humbert – qui défend l’existence d’une culture ouvrière et populaire – et de Suzanne Tardieu – qui œuvre pour faire des arts domestiques un véritable champ d’études –, j’aimerais examiner de près leur rapport aux choses, en interrogeant non seulement ces choses comme des « choses de femmes », mais en montrant également de quelles façons elles redéfinissent les hiérarchies et les catégories qui ont dominé les histoires du goût et de l’art (l’exceptionnel/ le banal ; le beau/le laid ; le grand/le petit ; le digne d’être exposé/l’ordinaire et l’utile). Cette intervention s’intègre à un projet de recherche plus vaste qui entend construire une histoire des savoirs artistiques portés par les femmes, et dans ce cadre, tentera in fine de penser leurs trajectoires, leurs pratiques, leurs savoirs au prisme du care.

Charlotte Foucher Zarmanian, Docteure en histoire de l’art,  est chargée de recherches au CNRS, affiliée au Laboratoire d’Études de Genre et de Sexualité (LEGS – UMR 8238). Elle a soutenu une thèse de doctorat sur les femmes artistes dans les milieux symbolistes en France, qui a été récompensée du Prix du musée d’Orsay 2013 permettant la publication d’un essai chez Mare & Martin en 2015. Ses recherches actuelles portent sur les savoirs artistiques des femmes (XVIIIe-XXe siècles).

Géraldine GOURBE

Objets de peu, de rien dans l’œuvre de Lygia Clark

En 1959, Lygia Clark a souhaité rompre avec son appartenance au néo-concrétisme, mouvement auquel elle était affiliée depuis plusieurs années. Elle marqua cette prise de distance par une lettre qu’elle adressa à Mondrian, déjà décédé, et dans laquelle elle évoqua son désir de dépasser le « problème Mondrian ». Il résulte probablement de ce pari un paradoxe dans la présence des objets au cœur de l’œuvre de Lygia Clark. Ce paradoxe repose sur la récurrence de leur présence grâce à leur démultiplication, par exemple, et en même temps sur leur statut insignifiant posé par Clark : « les objets ne sont rien ». Il s’ajoute, se superpose à cette décision post-mondrianesque, l’expérience frontale de la dictature brésilienne. Lygia Clark a été témoin des corps qui tombent et marquent le sol de leur résistance. Il se pourrait que ces corps fantômes ne soient pas totalement étrangers aux alternatives menées par l’artiste dans sa quête de transcendance de l’abstraction. »

Géraldine Gourbe a soutenu une thèse en esthétique à l’Université Nanterre/Grand Ouest. Elle a enseigné la philosophie de l’art à l’Université de Metz, à Sciences Politiques Paris et aux écoles d’art de Marseille et d’Annecy. Elle est chercheure associée à l’Ecole Nationale Supérieure d’art de Dijon. Depuis 2007, elle a publié sur la scène artistique de Los Angeles, les pédagogies radicales, les communautés artistiques. Depuis 2015, elle développe avec Florence Ostende une recherche curatoriale, soutenue par le CNAP, sur la contre-culture française de 1947 à 1964 qui vient de donner lieu à une exposition en cours au MAMAC A propos de Nice et à la coordination de son catalogue. Elle prépare pour 2018 une relecture du minimalisme californien notamment grâce à l’oeuvre des années 60 du sculpteur Judy Chicago. Cette exposition sera présentée au Consortium et à la Villa Arson ; il sera édité à cette occasion un essai publié par les Presses du réel.

EMERIC LHUISSET

Le combattant comme chose de guerre

Le combattant de forces armées régulières, le soldat, tout comme celui de groupes de guérilla, qu’il soit considéré comme combattant de la liberté ou comme terroriste, dans le regard que la société lui porte, perd son humanité, il devient une chose de guerre. Pourtant, pour beaucoup d’entre eux cette déshumanisation est vécue comme une véritable blessure. Lors de mes nombreux séjours avec des groupes de guérilla en zone de conflit, je me suis intéressé à cette question de la déshumanisation du combattant et ai tenté à travers plusieurs projets, de lui redonner son humanité perdue.

Emeric Lhuisset, né en 1983, a grandi en banlieue parisienne. Diplômé en art (École des Beaux-Arts de Paris) et en géopolitique (Ecole Normale Supérieure Ulm – Centre de géostratégie / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Son travail est présenté dans de nombreuses expositions à travers le monde (Tate Modern à Londres, Museum Folkwang à Essen, Institut du Monde Arabe à Paris, Frac Alsace, Stedelijk Museum à Amsterdam, Rencontres d’Arles, Sursock Museum à Beyrouth, CRAC Languedoc-Roussillon, Musée du Louvre Lens…). En 2017, il remporte le Grand Prix Images Vevey – Leica Prize, en 2011 le prix Paris Jeunes Talents. Il a également été nominé notamment pour le prix Coal (2016), pour le prix Magnum Foundation Emergency Fund (2015), pour le prix Niépce (2015), pour le Leica Oskar Barnack Award (2014) ainsi que pour le Prix HSBC pour la photographie (2014). Il publie chez André Frère Editions et Paradox (Ydoc) Maydan – Hundred portraits (2014) et Last water war (2016). En parallèle de sa pratique artistique, il enseigne à l’IEP de Paris (Sciences Po) sur la thématique art contemporain & géopolitique. Emeric considère son travail comme une retranscription artistique d’analyses géopolitiques. Détournant les codes, il nous interroge sur le réel et sa représentation.

Androula MICHAËL

Des choses chez Marcel Duchamp et Pablo Picasso

« Je n’en peux plus de ce miracle qui est de ne rien savoir dans ce monde et de n’avoir rien appris que d’aimer les choses et les manger vivantes »(poème de Picasso du 18 avril 1935). Picasso aime les choses, toutes les choses : « un bouton de porte ou un pot de chambre, n’importe quoi », dit-il. Duchamp, quant à lui, dont on retient souvent sa posture d’indifférence à l’égard des choses qu’il choisit, évoque pourtant le plaisir de voir la roue de bicyclette tourner dans son atelier ou la fascination pour le spectacle d’une broyeuse de chocolat en action vue dans une boutique à Rouen.

Qu’elles soient représentées ou prises dans leur matérialité, utilisées telles quelles ou assemblées, les choses du quotidien et de la vie se mêlent inextricablement chez les deux artistes aux choses de l’art. Leur donner de la valeur en soi, au début du XXe siècle, c’était pour Duchamp et Picasso un projet d’une portée aussi bien artistique et anthropologique que politique. L’enjeu sera ici de revisiter leur travail respectif par le biais des choses. Le statut de ces dernières devenues œuvres, forme alors le cœur de notre problématique : quelle est la différence fondamentale, mais aussi le point de rapprochement entre les readymades de Duchamp et les objets trouvés et les assemblages de Picasso ? En quoi la Vénus de Gaz (1942) de Picasso, une pièce toute faite trouvée dans son fourneau sans aucune modification, n’est pas un readymade alors que Why not sneeze (1921) de Duchamp en est un, qui, pourtant au premier regard, semble davantage se rapprocher d’un assemblage, voire d’un objet surréaliste, que d’un readymade ?

Mettre les deux artistes en regard, explorer ce qui les rapproche ou les éloigne, c’est aborder la question complexe de leur réception critique croisée afin de dépasser les jeux d’opposition caricaturale dans lesquelles la critique les a figés, telles des choses readymades.

Androula Michaël est maître de conférences en art contemporain à l’UFR des arts de l’Université de Picardie Jules Verne, directrice adjointe du centre de recherches en art et esthétique (CRAE). Elle travaille actuellement sur la réception critique croisée de l’œuvre de Pablo Picasso et de Marcel Duchamp et prépare pour le musée Picasso de Barcelone en co-commissariat avec Emmanuel Guigon et Claustre Rafart l’exposition Picasso et la cuisine.

Camille RICHERT

Les choses du travail

Les choses occupent une place certaine dans la représentation du travail dans l’art. Représenter le travail implique en effet qu’on y voie travailleurs et travailleuses à l’œuvre, outil à la main, maniant l’artefact à venir. Le résultat du travail revêt une importance secondaire : on dépeint bien peu le blé, moissonné et battu, sans leurs agent.e.s, pas plus que l’acier transformé au laminoir sans les ouvriers et ouvrières à l’œuvre, ni même encore le service ou la production intellectuelle accomplie pour ce qui concerne les secteurs tertiaire et quaternaire. Ou plutôt : si on les représente comme telles, alors elles changent de nature, n’étant plus des choses du travail (en devenir), mais des choses en soi (devenues).

Les choses du travail ne savent exister sans leurs outils ni sans leurs agent.e.s. Elles tiennent leur statut de la coexistence d’une projection (une finalité) et de sa mise en œuvre (des moyens). Et inversement. Il n’y a pas de représentation du travail qui vaille sans les choses. Comment reconnaître un.e travailleur.euse sans outils ni matière (ie sans causes matérielle et formelle) ? Même les représentations posées de ces agent.e.s de transformation — leur identité laborieuse magnifiée par la pose statique et l’attitude fière — ne peuvent être signifiantes indépendamment de leur lot de signifiés, discrètes métonymies de leur activité, symboles sociaux, si ce n’est identitaires, de ce en vue de quoi ils œuvrent : outils, vêtements ou lieux de travail, sont autant d’indices qui font signe vers ce qui est l’objet d’un faire. Jusque dans la blouse, le bleu, le col de chemise, à travers tous ces référentiels culturels, l’on décèle ce pourquoi l’on œuvre, ce à quoi l’on œuvre. Et qu’est-ce que travailler, sinon : produire des choses ? contribuer à peupler le monde de choses ? l’emplir de toutes ces choses à nouveau qui elles-mêmes bientôt redeviendront outils… pour d’autres choses. Travailler, c’est, fondamentalement, transformer : c’est contraindre une matière par un geste pour lui donner nouvelle forme, nouvel usage.

L’objet de cette intervention sera de prendre pour terrain d’analyse les représentations artistiques afin d’examiner l’interdépendance des choses et de leurs agent.e.s. Ou, dit autrement : toute représentation du travail dans l’art ne saurait se passer des choses. A fortiori, lorsque s’évanouissent dans les lieux du travail les corps des travailleurs et travailleuses — poursuivant toujours, ailleurs, leur travail invisible —, demeure toujours ce plus petit dénominateur commun qui fait signe vers eux. Et plus encore : dans les représentations contemporaines du travail — ou, plus précisément, dans la représentation du travail dans l’art contemporain —, il est sans cesse question de lutter contre la réification. Il s’agira d’une part d’examiner l’hypothèse selon laquelle ce type de représentation repose en partie sur une rivalité entre les êtres et les choses. De façon plus large, cette réflexion se fonde sur l’idée d’un caractère éminemment subjectif des choses, autour desquelles et à partir desquelles se construisent les relations humaines, ce dont l’activité sociale qu’est le travail témoigne particulièrement.

Camille Richert est doctorante en histoire de l’art et histoire au CHSP, Sciences Po, Paris, sous la direction de Laurence Bertrand Dorléac. Sa recherche porte sur le motif du geste laborieux dans la production artistiques des années 1960 à nos jours.

Thomas SCHLESSER

La bibliothèque sans livre de Hans Hartung

Hans Hartung qui disait ne pas être un littéraire, ne fit en effet pas grand cas de ses livres en tant qu’objets. Cela ne l’empêcha pas de construire avec Anna-Eva Bergman, et selon leurs propres plans, une bibliothèque à Antibes. Dans celles-ci se trouvaient valorisées, par l’effet d’une monstration savamment pensée, diverses choses : œuvres, collections d’art premier ou simples minéraux. Nous verrons non seulement le rôle de ce mobilier mais également ce qu’il révèle du rapport de Hartung au monde qui l’environne.

Thomas Schlesser est directeur de la Fondation Hartung-Bergman depuis 2014. Il enseigne l’histoire de l’art à l’École Polytechnique.

Marcelino TRUONG

« Leçon de choses » à travers deux autofictions en BD sur la guerre du Vietnam (1959-75)

Dans une bande dessinée, choses ou objets — accessoires et décors — pèsent souvent aussi lourd et sont aussi parlants que les sujets, les personnages. Auteur d’un diptyque de BD autobiographiques — Une si jolie petite guerre, Saigon1961-63 et Give peace a chance, Londres 1963-75 —, parus chez Denoël Graphic, Paris, en 2012 et 2015, je propose un lecture transversale de mes deux romans graphiques, par une attention portée sur quelques objets emblématiques aux résonances politiques et sociales.

L’objet de mes BD est de montrer comment une famille ordinaire de la classe moyenne instruite et citadine a vécu de près ou de loin le deuxième conflit indochinois, la guerre dite « américaine » du Vietnam. Tirons quelques enseignements d’une « leçon de choses » appliquée à des objets observés dans l’histoire intime d’une famille franco-vietnamienne, panoplies appartenant aussi à la grande histoire, à cette Histoire avec une grande hache, dont parlait Georges Pérec.

Mon commentaire portera sur quelques objets représentatifs qui resurgissent, ici et là, dans mes deux ouvrages :

– Le costume et ses accessoires affichent les appartenances sociales et les affiliations politiques ou idéologiques. L’habit participe à l’aura du révolutionnaire et fait l’accoutrement du fantoche.

– Les armes réelles ou factices, légères ou lourdes, instruments de mort, outils de puissance, dissimulées dans des caches ou trophées  d’expositions, se métamorphosent en jouets d’enfant, achetés ou bricolés.

– Icônes, effigies et colonnes, porteuses d’un message politique, font partie des accessoires monumentaux d’un décor de BD.

Peintre, illustrateur et auteur franco-vietnamien, Marcelino Truong porte le nom d’une rue de Manille, où il est né en 1957. Une enfance voyageuse le conduit des Philippines aux Etats-Unis, puis de Saigon à Londres, et enfin en France. Parcours atypique. Autodidacte du dessin, diplômé de Sciences-Po Paris et agrégé d’anglais, il se lance dans la vie d’artiste en 1983. Depuis, on remarque souvent ses illustrations dans les rayons de littérature pour adultes ou pour la jeunesse (fiction ou documentaire).

Ses illustrations apparaissent régulièrement dans les pages du quotidien Libération ou dans des périodiques tels que Le Journal du dimanche, L’Express ou Le Pèlerin, ainsi que dans la revue XXI.  Marcelino Truong est l’auteur de deux romans graphiques d’autofiction, où il raconte son enfance à Saigon au début de la guerre américaine du Vietnam.

Une si jolie petite guerre- Saigon 1961-63, paru aux Editions Denoël Graphic en 2012, a reçu un excellent accueil dans la presse et a été traduit en plusieurs langues. Give peace a chance — Londres, 1963-75, la suite, est sorti chez Denoël Graphic en 2015. Truong y poursuit sa saga familiale au coeur du Swinging London des années 60 et 70, sur toile de fond de guerre du Vietnam. Le premier de ces deux ouvrages a été traduit en anglais chez Arsenal Pulp Press (Vancouver). Such A Lovely Little War connaît déjà un certain succès dans le monde anglo-saxon. Le second s’intitulera Saigon Calling et paraîtra en septembre 2017.

Illustration: planche-contact de photographies de pierres prises par Hans Hartung, 1954, Archives de la Fondation Hartung-Bergman.


[1]Bernadette Dufrêne, « La place des femmes dans le patrimoine », dans Revue française des sciences de l’information et de la communication [revue en ligne], 4, publié le 1er janvier 2014, http://rfsic.revues.org/977(consulté le 7 avril 2017).

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